La Cité des Loups, racontée par le bout du crayon

Quand il commence à travailler sur un nouveau spectacle, le scénographe Richard Lacroix dessine. Se laissant porter par le texte, il dessine les personnages, crayonne ses pensées, esquisse des décors, sans se soucier de ce que tout cela deviendra plus tard. Ensuite, il construit son « scénarimage », un enchaînement de toutes les scènes de la pièce. Entre le storyboard utilisé au cinéma et une bande dessinée, le scénarimage est un outil précieux pour montrer le déroulement de la pièce, pour trouver des clés, des liens… Il est également un guide pour le travail en atelier auquel vont se référer artisans et artistes, concepteurs et techniciens.

Les scénarimages de Richard sont de véritables œuvres d’art. Voulant donner à voir ce travail, Simon Boudreault a eu l’idée de convertir en numérique un spectacle du répertoire de la compagnie. La Cité des loups s’est imposée comme première expérience. Créée en 2005, sur un texte de Louise Bombardier, l’histoire d’Élise, petite fille de 9 ans souffrant d’une maladie qui la confine à l’hôpital, entre particulièrement en résonance avec la période difficile que nous traversons.

Avec le réalisateur Joël Melançon, le metteur en scène et le scénographe ont imaginé une autre façon de raconter la pièce, en partant du scénarimage. Dessins animés ? Pas tout à fait. Livre-audio ? Non plus, mais un projet hybride, « un pont technique pour que puisse naître l’objet artistique » explique le réalisateur.